La traduction de votre site web fait partie intégrante de votre stratégie d’acquisition ? Vous avez sans doute raison. En revanche, si votre intention est bonne, il y a quelques conseils à suivre pour en tirer le meilleur.
Pourquoi faire traduire son site web ?
76 % des internautes* préfèrent lire des contenus dans leur langue maternelle avant d’acheter un produit. Il semblerait donc a priori plutôt judicieux d’investir dans une traduction multilingue de votre site. Mais ses bénéfices ne pourraient être au rendez-vous que si ce besoin répond fondamentalement à vos enjeux et à votre contexte. On ne traduit pas son site internet par principe ou par défaut, vous devez avoir un objectif clair et être en mesure de déployer la stratégie et les moyens qui l’accompagnent. C’est une démarche systémique à son niveau.
Élargir son public cible
En toute logique, un site web dans plusieurs langues permet d’atteindre un public plus vaste. Cela ouvre des opportunités commerciales sur des marchés étrangers et renforce la visibilité de la marque à l’échelle mondiale. Mais comme pour la version source de votre site, afin d’accompagner cette internationalisation, il faudra investir pour optimiser votre référencement naturel. Une stratégie SEO multilingue vous permettra d’atteindre plus facilement vos nouvelles audiences dans vos pays cibles.
Améliorer l’Expérience Utilisateur
Comme rappelé plus haut, les utilisateurs sont plus enclins à rester sur un site s’ils peuvent naviguer et consommer du contenu dans leur langue maternelle. On peut alors considérer la mise en place d’une version linguistique donnée comme un élément d’amélioration UX dans la mesure où elle va faciliter l’expérience utilisateur et, à moyen terme, sa fidélisation. Attention néanmoins aux langues dont la lecture se fait de droite à gauche ou de bas en haut ou aux comportements d’achat selon les pays. Ces spécificités vous demanderont sans doute de revoir certains principes de navigation comme d’adapter quelques modules spécifiques.
Gagner en crédibilité et établir une relation de confiance
Non, tout le monde ne parle pas anglais ! Vouloir traduire son site web, c’est aussi une preuve de respect vis-à-vis de vos audiences étrangères. C’est comprendre qu’elles peuvent avoir des besoins spécifiques auxquels votre version originale ne pourrait pas répondre. Prendre en compte la diversité culturelle est essentiel tant en termes linguistiques qu’en termes d’us et coutumes. Connaître dans le détail les comportements d’achat de chaque pays vous permet de préparer la meilleure version possible avant de la mettre en ligne. C’est aussi un moyen d’offrir une expérience propice à l’acquisition et à la conversion.
La personne qui navigue sur votre site ne doit pas avoir l’impression que la version est traduite mais qu’elle a été spécifiquement développée pour elle. La facilité et la familiarité qu’elle ressentira en naviguant sur votre site sera la première étape de la relation de confiance que vous allez établir avec elle.
En revanche, pour vous assurer de construire ce lien de confiance, la traduction doit être irréprochable. Une traduction approximative aurait l’effet inverse. La perception de la qualité de vos produits ou vos services dépendra fortement de votre capacité à vous adresser à votre audience sans faute ou maladresse. Bien entendu, cela suppose qu’un travail poussé intégrant les fondamentaux de l’UX design et les règles de l’art (notamment pour les sites marchands) ait été entrepris en amont pour la version de votre site web source.
Prendre un pas d’avance sur la concurrence
La traduction multilingue de votre site peut constituer un levier significatif pour devancer vos concurrents. Elle place l’entreprise en position favorable à l’égard des autres acteurs de votre secteur qui n’offriraient pas cette option. Là aussi, une nouvelle fois, votre stratégie SEO, si elle menée correctement dans la langue cible, vous permettra de gagner significativement des places. Sachez qu’elle peut également vous servir en amont à tester votre marché et découvrir quels sont les concurrents déjà implantés dans le pays que vous ciblez. Vous allez ainsi découvrir comment ils se positionnent, constater leurs forces et faiblesses et en tirer les conclusions vis-à-vis de votre propre stratégie en lui donnant des pistes pour évoluer. Votre « implantation numérique » sera à mener avec attention puisque vous aurez pris un pas d’avance.
En combien de langues faut-il faire traduire son site web ?
Bien souvent, les sites web ne proposent que deux versions de langues : la langue d’origine de l’entreprise et l’anglais. À moins d’avoir décidé de n’aller que sur les marchés anglosaxons (il faudrait néanmoins a minima deux versions ; EN et US), vos ambitions vous poussent peut être plus loin. L’ouverture à l’étranger a potentiellement la capacité de faire grimper votre chiffre d’affaires. Il est tentant de penser que ce coefficient multiplicateur est facile à actionner mais ce n’est pas si simple.
Opérer avec pragmatisme
Selon votre domaine, votre secteur et le marché visé, la démarche est plus ou moins complexe. Ce n’est pas parce que le site est traduit que tout est huilé. Gérer la complexité en vous attaquant au marché le plus « simple » parmi ceux que vous avez visés peut-être judicieux. C’est une façon de vous » faire la main « . Bien entendu, ceci n’est pas toujours envisageable dans la mesure où des opportunités commerciales ont pu émerger sans tenir compte d’une éventuelle facilité. On retient néanmoins qu’il est plus facile pour une entreprise française de commencer par le marché espagnol que le marché chinois. Si ce dernier est bien plus vaste, il est aussi bien plus complexe et demande, de fait, un travail plus laborieux comme un temps de déploiement bien plus long.
À quel moment faut-il choisir de » monter » sur une nouvelle langue ? Votre intention d’y aller est-elle motivée par des choix clairement réfléchis ? Votre stratégie vis-à-vis de tel ou tel marché est-elle aboutie ? Vous n’êtes pas obligés de faire toutes les langues en une fois. Prenez votre temps !
Prenez le temps de réfléchir aux pays les mieux adaptés à votre produit ou service, à vos ambitions en termes de développement et à vos capacités à les servir.
Nous avons de nombreux clients qui montent crescendo sur de nouvelles langues. Nous commençons parfois avec une seule version traduite pour, dans certains cas, en décliner une quatorzième au bout de 10 ans de collaboration !
On voit parfois des sites traduits en 5 ou 6 langues par défaut, sans pour autant qu’une stratégie précise ait été définie à destination des pays concernés. Les modules de traduction automatique font à ce titre courir le risque de perdre de potentielles opportunités. Naviguer sur un site mal traduit constitue souvent un point de non-retour pour l’utilisateur.
À l’inverse, on voit parfois des sites d’entreprises françaises uniquement en anglais, pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Cela reste compréhensible lorsqu’elles n’opèrent qu’auprès d’une audience anglophone mais ça l’est moins lorsque ses clients sont également français. On constate cette tendance dans le secteur de la tech et du marketing digital pour lesquels tout exprimer en anglais relève parfois d’une forme de « snobisme » et d’un certain corporatisme. Le pire est sans doute que ces outils ou solutions cloud proposés sont souvent dans un très mauvais anglais.
Gérer les conséquences d’un déploiement multilingue
Globalement, il faut avoir en tête qu’à partir du moment où votre site va commencer à générer des contacts de prospects ou des clients directs pour les sites marchands, il va falloir gérer la relation et le parcours d’achat de A à Z.
Avez-vous des locuteurs de la langue concernée en interne ? Un SAV multilingue ? Etes-vous capable de gérer les problématiques de paiement en ligne ou de logistique selon les pays ? Avez-vous le moyen de communiquer avec les livreurs en bout de chaîne ? Cette capacité va être garante de votre réputation et de votre pérennité sur votre nouveau marché. Anticiper chaque point est nécessaire.
La seule traduction de votre site web ne suffira pas. Votre présence sur les réseaux sociaux, la publication de votre newsletter ou l’édition de votre catalogue constituent un ensemble de contenus qu’il va falloir traduire. Et nous ne parlons pas ici de la traduction de vos outils ou solutions cloud et les mises à jour qu’il conviendra d’anticiper. À ce sujet, vous pouvez consulter notre article à propos de la traduction d’interfaces.
Avant de faire traduire votre site web :
Analyser votre public cible en tenant compte de la dimension culturelle
Comprendre en finesse vos marchés cibles est essentiel. Une analyse approfondie des langues parlées, des préférences culturelles et des comportements en ligne est nécessaire pour déterminer quelles langues traduire en priorité. La traduction ne se limite pas aux mots, mais englobe également la culture. Il est nécessaire d’adapter le contenu pour qu’il soit culturellement approprié afin d’éviter toute confusion ou malentendu.
Prenez en compte tous les aspects du parcours client
Une expérience d’achat transparente, localisée, personnalisée et conçue pour votre cible permettra d’augmenter vos taux de conversion. Pour les sites e-commerce pensez évidement à localiser la navigation et les devises. Intéressez vous aux droits de douanes et aux spécificités de logistique internationale. Anticipez la gestion des risques et des règlementations, détaillez les méthodes de paiement et pensez à gérer la fluctuation des devises.
Anticiper les enjeux techniques et les aspects spécifiques propres à certaines langues
Certaines langues utilisent des caractères spéciaux qui peuvent poser des problèmes d’encodage. Il est crucial de s’assurer que le site est compatible avec ces caractères pour éviter des problèmes d’affichage. De la même manière il est indispensable de bien lister les variables qui peuvent poser problème dans certaines langues. Ces aspects sont notamment à intégrer en amont du développement de vos outils ou solutions SaaS si vous avez l’intention de les localiser vers d’autres langues que la vôtre.
Tenez compte des contenus dynamiques
Désormais standard dans le déploiement de sites internet, le contenu dynamique permet de garantir la satisfaction du client et la réussite de son parcours. Il sert pleinement les logiques d’acquisition. Attention notamment aux scénarii d’automation et de collectes d’informations de données qui auront une influence sur les affichages. Pages de destination, fiches produits, images, vidéos, formulaires, landing page, tout doit être traduit. Ces multiples supports peuvent constituer un véritable casse-tête si ils ne sont pas parfaitement identifiés.
Les modules de traduction de site web dans les CMS
Il existe bon nombre de solution de traduction directement accessibles dans les CMS. Pour les sites e-commerce, où les contenus sont dynamiques, il est important d’utiliser des solutions qui permettent la traduction instantanée et précise de ces contenus. Mais celles-ci ne sont pas prévues pour effectuer un travail de traduction et d’édition approfondi. Elles sont moins pratiques que les outils métiers de la profession qui assurent un processus de traduction qualitatif.
La prise en charge des fichiers html au format .xliff est une solution assez pratique puisque les fichiers traduits peuvent directement être réintégrés dans le CMS sans besoin de remise en page spécifique. Le travail de saisie dans un CMS sans avoir le texte source en parallèle est plus risqué. Les modules de traduction automatique peuvent constituer une première étape mais il est nécessaire que l’édition / relecture soit faite avec le source. Enfin, tâchez d’éviter tous les copier-coller à partir de fichiers externes (Excel ou Word) qui sont sources d’erreurs, d’autant plus s’il s’agit d’une langue que vous ne maîtrisez pas.
Ne négligez pas le travail en matière de SEO multilingue
Un site dans une langue donnée, sans stratégie de référencement en amont constituera une jolie carte de visite pour l’audience qui vous connait mais ne permettra pas à celle que vous souhaitez acquérir de parvenir jusqu’à vous (à moins d’avoir un produit niche et unique). S’ouvrir à un nouveau marché ne s’improvise pas. Outre les contenus courants de votre offre que vous allez traiter dans votre démarche SEO (site, réseaux sociaux, publications, etc.), n’oubliez pas les contenus annexes qui sont au cœur de votre stratégie. Titre, Meta description, balise alt et URL doivent être optimisés en amont. L’analyse des mots clés servira précisément et prioritairement à cet endroit pour le référencement de vos pages web.
Nous avons rédigé un livre blanc complet sur le sujet du SEO multilingue. Vous pouvez donc approfondir ce sujet en suivant ce lien.
Consulter des professionnels de la traduction
Enfin, la traduction est un métier à part entière. Cela ne s’improvise pas. Un linguiste traducteur fait en moyenne 4 ans d’étude (nous en demandons 5 chez Version internationale). Vous aurez compris que la qualité de la traduction et de l’adaptation culturelle et contextuelle est cruciale. Recourir à des traducteurs professionnels garantit une traduction précise, culturellement appropriée et adaptée au contexte.
Si vous pensez que la traduction automatique est en mesure de gérer la localisation de vos sites dans des langues étrangères, vous vous trompez. La démarche est trop subtile car trop transverse pour que la machine soit à la hauteur. La traduction automatique de certains contenus isolés est possible à partir du moment où un linguiste natif de la langue est en mesure de la réviser en la comparant avec le texte source.
Ne risquez pas de ternir votre image de marque et de perdre une partie de votre audience d’entrée de jeu !
En conclusion, la traduction multilingue d’un site web offre d’innombrables avantages, dont une acquisition élargie de votre public cible, une amélioration de l’expérience utilisateur et un gain concurrentiel. Cependant, pour en bénéficier réellement, il est crucial de mettre en place une stratégie réfléchie incluant un ensemble d’éléments qui vont au-delà de la traduction. Envisager de faire traduire votre site internet sous-tend une démarche plus globale que vous devez être en mesure d’entreprendre tant en interne avec vos équipe qu’en externe avec vos prestataires.
*Source CSA Research