C’est la rentrée ! Et c’est aussi l’occasion d’utiliser avec plaisir cette expression tellement intraduisible dans d’autres langues. Et pourtant, cette exclamation est partout, elle va ponctuer toutes les émissions de radio et de télévision du mois de septembre, et elle est déjà sur les lèvres de tous les enfants, de tous les étudiants et de leurs parents.
Cette année, la rentrée sera masquée et c’est une nouveauté dont on se serait bien passé. Ce n’est pas là une spécificité française puisque de Paris à Moscou, les cohortes de parents et enfants masqués pour la rentrée des classes ont envahi les rues, et que les travailleurs du monde entier ont sensiblement repris le chemin du travail avec le même accoutrement.
Mais oublions masques et Covid pour un moment et revenons à la langue. Mettons donc au placard pour l’année à venir les termes très saisonniers que nous avons employés tout l’été : aoûtien, juilletiste, chassé-croisé, farniente et autres mots spécifiques qui évoquent les congés d’été. Il faut bien se faire une raison, qu’elle soit sociale, politique, littéraire, culturelle ou scolaire, la rentrée est arrivée. Pour marquer cet événement qui bouleverse la France, il y a même un salon de la rentrée, une allocation de rentrée, sans compter les inévitables promotions de la rentrée.
C’est comment à l’étranger ?
Pourquoi les autres pays n’ont-ils pas de « rentrée » qui leur soit propre ? Chez Version internationale, votre agence de traduction, nous travaillons avec de nombreux partenaires installés en Europe et dans le monde, et nous échangeons quotidiennement avec eux. Rien ! Pas d’équivalent. La notion de retour à la normale ne serait liée qu’à la chose scolaire* et rien ne l’associe à des évènements qui marqueraient un véritablement changement dans le cours des choses.
Une des explications à avancer serait peut-être que nos voisins « sortent » moins et donc « rentrent » moins. Ceux-ci ayant moins de congés payés que nous, les deux mois d’été seraient moins désertés et les villes moins ralenties, et par conséquent la marée montante qu’est la rentrée y serait moins perceptible. La rentrée, avec son impératif d’activité et de dynamisme, serait-elle née de la mauvaise conscience que nous pourrions ressentir d’avoir, collectivement, de si longues vacances ?
Autre piste à explorer, nos voisins vivraient moins calqués sur les rythmes scolaires que nous. Moins d’enfants, des vacances scolaires étalées par zone… Cela expliquerait-il la moindre importance sociale de la rentrée scolaire ? Impossible de trancher ici, nous ne pouvons en rester qu’au niveau des conjectures.
Quoi qu’il en soit, c’est la rentrée ! Et bien que cela évoque immanquablement de doux souvenirs au goût de madeleines de Proust (quel adulte n’a pas envie d’acheter un nouvel agenda ou un nouveau stylo à cette période de l’année ?), la rentrée nous intime l’ordre de reprendre le cours de notre vie, interrompu par l’été. C’est le retour aux choses sérieuses et aux immanquables bonnes résolutions ! Celles de cette rentrée seront vraisemblablement un peu contraintes bien sûr, les activités sportives de promiscuité vont probablement connaître un moindre engouement au profit d’activités plus solitaires.
Espérons donc que nous serons tous démasqués pour la rentrée 2021 afin de profiter à nouveau de notre liberté d’être et de faire ensemble sans contraintes !
En attendant, bonne rentrée à tous, d’ici ou d’ailleurs ! Mais nous pouvons aussi vous souhaiter une bonne reprise, un bon redémarrage si le mot vous convient mieux !
*Back to school, la vuelta al colegio, Schulbeginn, la ripresa, de volta á escola.