« Je vous vends quelque chose, je parle votre langue. Si j’achète, dann müssen Sie Deutsch sprechen. (1)»
Willy Brandt, Chancelier allemand (1913-1992)
(1) alors vous devez parler allemand.
Sortir des frontières
L’effacement des frontières commerciales et la révolution technologique d’Internet a indéniablement métamorphosé le paysage économique mondial. De nouveaux marchés émergent, les produits sont sans cesse réinventés, les affaires vont vite et s’adapter est devenu une nécessité. C’est la mondialisation 2.0 et c’est une opportunité de croissance aussi bien pour les multinationales que pour les petites et moyennes entreprises.
Devant cette réalité, une problématique claire apparaît : comment approcher ces millions de consommateurs et partenaires économiques qui ne parlent pas forcément couramment anglais – et a fortiori français ? La réponse est simple : en faisant appel à la traduction. La bonne nouvelle est que le secteur des services linguistiques est en train de vivre une évolution technologique majeure qui va rendre à l’avenir les services de traduction de plus en plus accessibles.
De la traduction…
Depuis la fin des années 80, le processus de traduction a radicalement évolué. L’industrie des langues, alors propulsée par l’essor de l’industrie informatique en plein boom, doit répondre à une demande croissante de la part des éditeurs de logiciel et des fabricants de matériel. Le volume des documentations techniques et brochures marketing à traduire est énorme. Les fréquentes mises à jour des produits poussent les professionnels à développer les premiers outils de « recyclage ». Ces logiciels de TAO (Traduction Assistée par Ordinateur) permettent de stocker les textes traduits dans des mémoires électroniques pour pouvoir les réutiliser ensuite. Ils sont, depuis, devenus la norme. Une vingtaine de logiciels est aujourd’hui utilisée, spécialisés par type de traduction (interface utilisateur, aide en ligne, documentation, site Internet, brochures, etc.). Ils sont désormais complétés par de puissants outils de gestion de terminologie qui fournissent aux traducteurs des suggestions issues de traductions passées, assurant ainsi la cohérence de la terminologie et du style dans l’ensemble des documents d’une entreprise.
Des ressources qualifiées
Les entreprises de traduction proposent la prise en charge de toutes les étapes de la localisation(2). Elles disposent d’équipes de traducteurs et de réviseurs (qui vérifient l’exactitude et la fluidité des textes) voire même d’« adaptateurs » capables d’ajuster la communication marketing aux marchés locaux. En proposant aussi des services complémentaires comme la mise en page après traduction du texte, l’adaptation de graphiques et d’images, ainsi que des services d’ingénierie pour compiler et tester les versions traduites d’un logiciel, elles sont devenues de véritables partenaires du développement de leurs clients.
La traduction en quelques chiffres …
Un chiffre d’affaire mondial de 25 milliards €.
Une prévision de croissance de 12 %.
Un couple de langue Français/Anglais qui représente 50 % de la traduction mondiale
3/4 des traductions qui concernent des documents commerciaux, techniques ou scientifiques.
… à la traduction automatique
Ces changements sont maintenant bien ancrés dans le quotidien des traducteurs. Le changement de demain, qui va révolutionner l’industrie, viendra de la traduction automatique (Machine Translation). Beaucoup a été dit à ce sujet, entre mythe et réalité. Les résultats ont longtemps été décevants et bien souvent sources de plaisanteries, mais de nouvelles approches sont apparues récemment avec pour conséquence des résultats très prometteurs qui permettent de traiter de plus grands volumes, à moindre coût. Loin de supprimer toute intervention humaine (toujours nécessaire pour vérifier et améliorer le résultat), la traduction automatique va permettre aux sociétés de traduction d’être plus souples et de fournir des services plus économiques. Et d’offrir ainsi des solutions à la portée de toutes les entreprises pour soutenir leur stratégie à l’international.
(2) localisation : prend en compte, outre la traduction proprement dite, l’adaptation aux conventions locales (unités de mesure, monnaies, mise en forme, choix des couleurs, tri
Françoise BAJON
Gérante – Version internationale
Article initialement publié sur Boursica.com le 18 Juin 2014.