Où sont les localization managers ?

La traduction et la localisation sont des éléments clés dans le cadre d’une stratégie de déploiement à l’international. Une approche optimisée de la localisation peut fondamentalement faire la différence et contribuer directement à votre réussite sur de nouveaux marchés. À cet égard, investir dans le recrutement d’un localization manager peut-être tout à fait judicieux.
Pourtant, si ce poste est courant dans les entreprises américaines notamment, il l’est beaucoup moins dans les entreprises françaises. Majoritairement présents dans des entreprises de l’IT pour l’adaptation de solutions SAAS et Web, le localization manager (ou responsable de localisation) n’en reste pas moins le chef d’orchestre de l’internationalisation de tous les contenus.

 

Petit rappel de ce qu’est la localisation

Comme son nom l’indique, la localisation intègre la notion de spécificité locale. Au-delà d’une simple traduction, la localisation adapte le contenu en tenant compte d’aspects tels que la cible, l’usage et la culture.

 

On adapte et on traduit

La localisation tient compte de tous les éléments qui peuvent freiner un client dans son parcours de conversion. Méthodes de paiement, unités de mesure, monnaies, format de date, etc. Elle englobe tout ce qui peut affecter l’expérience de l’utilisateur et la clarté de votre propos à son égard. Celui-ci ne doit pas soupçonner que l’ensemble a été traduit vers sa langue mais penser qu’il a été directement rédigé par un natif. Tout doit lui sembler naturel. Ceci est fondamental pour la perception qu’il aura de votre produit/service comme de sa capacité, ou non, d’y adhérer.
Rappelons également qu’il faut tenir compte des réglementations et des exigences légales locales et que le linguiste peut vous alerter sur la nécessité de certaines conformités. La mise en œuvre reste bien entendu à mener avec un juriste spécialisé.

 

Intégrer la dimension culturelle

La dimension culturelle est l’élément essentiel de la localisation. Elle tient compte des spécificités et des usages locaux tels que définis précédemment mais elle va aussi intégrer des notions plus subtiles, propres à la perception que votre cible peut avoir de votre offre.
Cette approche est notamment incontournable pour vos contenus marketing. À qui vous adressez-vous ? Quel ton souhaitez-vous emprunter ? Quel message souhaitez-vous faire passer ? Comment viser juste ? Dans ce cas, outre une connaissance fine du marché du pays cible, on demandera au linguiste d’adapter le message, de le réécrire si besoin. Son savoir-faire s’apparente alors à celui du concepteur-rédacteur qui va saisir et restituer les nuances qui feront mouche.
Sachez que, selon les cas, vos campagnes peuvent être intégralement revues. Là encore, vous pouvez anticiper vos stratégies en vue de leur internationalisation et vous pouvez compter sur votre localization manager pour vous aider à formaliser cette approche.

 

La localisation dans le domaine IT

Plus spécifiquement, dans le cadre d’une localisation dans le domaine IT, vous devez aussi choisir avec soin les polices de caractères, les icônes et les couleurs. La taille des éléments de navigation doit notamment être anticipée pour pouvoir accueillir des longueurs de texte variables. L’UX de vos interfaces doit, selon les pays visés, tenir compte des sens de lecture spécifique. Il est globalement recommandé d’anticiper l’étape de localisation dès la conception et le développement de vos outils ou plateforme Web. Il sera plus complexe de s’y atteler dans un second temps.

 

Le rôle du localization manager

Le localization manager supervise l’ensemble du processus d’introduction d’une entreprise sur de nouveaux marchés. Il est chargé de mettre en œuvre et d’exécuter la stratégie de localisation en gérant l’ensemble des projets de traduction de A à Z.
Il a pour mission principale d’adapter un référentiel et de faire traduire un vaste éventail de contenus. Il définit les glossaires, les guides de style et tout document nécessaire à la bonne marche du projet. À ce titre, il garantit la cohérence linguistique avec le prestataire, élément qui concourt directement à la notoriété de la marque.
En interne, selon la typologie de l’entreprise, il est en contact avec les développeurs, les analystes de marché, les spécialistes du marketing et du référencement, le service documentation et la direction commerciale.

 

Choisir les bons outils

La traduction est un métier technologique et l’écosystème des outils métiers (TAO – Traduction Assistée par Ordinateur) est vaste. Le choix de l’outil est souvent de la responsabilité du localization manager qui l’arbitre au regard des besoins et exigences internes.
Lorsque vous décidez d’intégrer une application, un outil, un logiciel ou toute autre solution technologique, celle-ci doit vous permettre de gagner du temps, de rationaliser vos tâches, d’assurer la meilleure communication possible et de vous aider à vous concentrer sur les points clés du projet. Elle doit permettre à l’ensemble des parties prenantes de travailler de manière sereine.
L’outil métier permet de planifier le flux de travail. Son pilotage permet d’anticiper des problèmes potentiellement coûteux (retards, erreurs, incohérences, etc.). Rappelons enfin que le paramétrage de l’outil doit être soigné afin que la prise en charge du projet par l’équipe de linguistes soit optimale.

 

Qualifier la bonne équipe

Le chef de projet localisation choisit l’équipe avec laquelle il va travailler. Il sélectionne quelques agences de traduction afin d’estimer avec laquelle il pourra construire son projet dans les meilleures conditions. Pour des projets multilingues, il peut choisir une agence par paire de langues ou choisir de faire traiter plusieurs langues par une seule. Il planifie ainsi avec elle(s) la charge de travail, prépare les travaux dans l’outil, les dispatche, puis les contrôle à la livraison.
Le localization manager doit également être en mesure de gérer des personnes travaillant à distance dans des zones géographiques de cultures, de fuseaux horaires et de spécialités différentes. Notons que, dans quelques cas assez rares, la prestation de traduction est gérée par une équipe de linguistes en interne et le pilotage du projet ne sort pas de l’entreprise.

 

Le localization manager est le partenaire rêvé pour votre prestataire linguistique

Le localization manager sait de quoi il parle et pour le coup, le chef de projet de votre agence de traduction est ravi. Ils parlent la même langue et ils adorent ça ! Outils, formats de fichiers, optimisation, paires de langues… la communication est fluide et votre projet ne pourrait être entre de meilleures mains. Il s’agit là d’un binôme redoutable pour assurer le succès de votre projet d’internationalisation.
Les interlocuteurs·rices peu formé·e·s aux enjeux techniques du métier ont plus de mal à suivre les projets de traduction. Choisir une personne rompue à la problématique vous permet de gagner du temps, d’être plus performant et d’asseoir une cohérence propice à votre réussite sur de nouveaux marchés.

 

Le localization manager évite des écueils potentiellement préjudiciables

Bien que des erreurs soient parfois inévitables, l’utilisation d’un outil de localisation approprié vous permettra de garder une vue d’ensemble de votre projet. Et lorsque votre agence de traduction applique des tests linguistiques et des contrôles rigoureux, vous détecterez d’éventuelles erreurs avant qu’elles n’atteignent le grand public.
La profession regorge d’anecdotes amusantes autour de campagnes de communication tombées à côté de la plaque, ou pire, ayant déclenché l’effet inverse de celui escompté. Lorsqu’elle n’est pas maîtrisée, la localisation de certains contenus peut avoir des effets catastrophiques (voir quelques exemples).

 

Maturité des entreprises françaises vis-à-vis de la localisation

Au regard des bénéfices que représente un tel profil pour les entreprises concernées, on peut se demander pourquoi cette fonction n’est pas plus répandue.
Elle est le plus souvent confiée à des ressources internes qui n’ont pas les compétences suffisantes pour mener le projet dans les meilleures conditions. Et c’est bien normal, il s’agit d’un métier à part entière. Responsable documentation, marketing, CTO, responsables exports… tous ne sont pas à même de comprendre la complexité, ni les tenants et aboutissants de la gestion transverse d’un projet linguistique.

 

Et si je me passe d’un localization manager dans mon équipe ?

Vous pensez ne pas avoir besoin d’un professionnel du métier dans votre équipe. Les volumes et les enjeux ne le justifient peut-être pas. Dans ce cas, assurez-vous que les compétences de la personne qui sera l’interlocuteur·rice de l’agence de traduction soient à minima en accord avec les exigences du métier : savoir que tous les formats ne s’extraient pas, que l’on travaille à partir de fichiers sources et qu’un glossaire et un guide de style facilitent grandement le travail des linguistes (tout en garantissant un bon niveau de qualité). Savoir également qu’un devis n’est définitif qu’une fois le document source analysé dans le détail. Connaître le volume de mots qu’un traducteur est capable de traiter par jour pour ne pas s’attendre à voir 10K de mots traduits en une journée, etc.

Vous pouvez également sous-traiter cette fonction pilote à votre prestataire. En tant qu’agence, il nous arrive de nommer un·e référent·e linguistique pour le compte d’un client. Dans ce cas, un audit interne de l’ensemble des besoins et des interlocuteurs clés est établi afin de cartographier les contenus concernés et de déterminer les process à mettre en place. Cette solution présente de nombreux bénéfices à court et moyen terme dans la mesure où ce travail permet de construire une stratégie de contenus globale en lien direct avec la stratégie de développement international.

 

Une prestation peu considérée à sa juste valeur

Pour l’entreprise, l’arbitrage autour du recrutement d’un localization manager repose sur ses objectifs à l’international. S’ils sont fondamentalement stratégiques et que la diversité et les volumes de contenus à traduire sont significatifs, une démarche ROIste peut être tout à fait judicieuse pour valider le projet de recrutement. Il n’est pas rare de se rendre compte qu’un plein temps est effectivement pertinent. Mais cela nécessite en amont une bonne connaissance des enjeux et des spécificités du métier. L’entreprise peut à ce titre se faire conseiller par un expert externe.
Outre cette question autour d’une problématique de compétences précise, on peut s’interroger sur le degré de maturité des entreprises françaises vis-à-vis de leurs enjeux linguistiques. Quelle considération pour la traduction ? Souvent vue comme une compétence annexe, elle n’est pas envisagée comme un élément à part entière de la réussite du déploiement international. Elle est un parent pauvre des budgets et souffre du manque d’intérêt qu’elle mérite pourtant à de nombreux égards.

Vous avez investi significativement dans le développement de vos produits et services, dans votre stratégie marketing opérationnelle et digitale, etc. Sachant que votre développement à l’étranger peut potentiellement faire bondir votre chiffre d’affaires, vous négligeriez ce ressort ?
Vue comme un coût plutôt qu’un investissement, la localisation est rarement considérée comme un enjeu stratégique. Le savoir-faire d’un localization manager ou d’une équipe de linguistes offre pourtant une valeur ajoutée déterminante vis-à-vis de votre cible. Pensez-y. Et ne comptez pas trop sur vos ressources internes pour jongler avec DeepL et ChatGPT  si vous souhaitez établir ou conserver une bonne image de marque !

 

 

 

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