Tous les contenus qui se présentent à la traduction ne se valent pas en terme de difficulté. Certains sont bien plus complexes que d’autres et demandent un temps d’analyse et de préparation spécifique.
Qu’est-ce que le déminage en traduction ?
Si le terme de « déminage » évoque davantage l’image d’un groupe d’intervention en train de neutraliser une charge explosive que celle d’un traducteur sagement assis derrière son écran d’ordinateur, le principe de base est pourtant assez similaire.
Chez Version Internationale, nous avons décidé d’adopter ce terme pour désigner le processus d’analyse préalable auquel nous avons recours dans le cadre d’un projet récurrent de traduction multilingue de menus gastronomiques rédigés en français. Effectué en amont de la traduction par un linguiste francophone, ce travail consiste à détecter et résoudre les éventuelles erreurs d’interprétation susceptibles de survenir à la lecture des intitulés de plats. L’objectif ? Clarifier les points problématiques dès le départ afin d’anticiper les éventuelles questions que pourraient se poser les traducteurs.
Comment procéder au déminage d’un texte avant une traduction?
Chez Version Internationale, le déminage de menus gastronomiques consiste avant tout à :
– Préciser quels sont les liens entre les différents ingrédients d’une recette. S’il est fait mention d’un « gratin de pommes de terre et haricots verts », s’agit-il d’un gratin préparé à base de pommes de terre et de haricots verts, ou bien d’un gratin de pommes de terre accompagné de haricots verts servis à part ?
– Expliquer certains points techniques de la préparation. Prenons l’exemple du terme « céleri » qui, au premier abord, semble plutôt univoque. Pourtant, saviez-vous qu’en anglais, sa traduction diffère selon qu’il s’agit de céleri branche (celery) ou de céleri rave (celeriac) ?
– Expliciter les plats typiques de la gastronomie française, souvent méconnus à l’étranger, tels que la carbonade, la fondue bourguignonne ou encore le financier.
– Clarifier les tournures imagées et souvent alambiquées dont les Français sont tant friands dans leurs intitulés de plats. En effet, traduire littéralement « trio de la mer en nage crémée et sa farandole du jardin » en chinois risque davantage de laisser le lecteur perplexe que de lui mettre l’eau à la bouche.
Pourquoi adopter une telle stratégie ?
Ce travail d’analyse préparatoire s’avère donc indispensable afin de faciliter le travail des traducteurs. Le but ? Leur fournir le plus de contexte possible pour les aider à transposer au mieux les différents noms de plats dans leurs langues et cultures respectives.
Dans le cadre d’un projet multilingue, cette stratégie constitue également un excellent moyen de garantir une interprétation, et donc une traduction, cohérente et unifiée du texte source dans toutes les langues cible.
Le déminage présente par ailleurs l’avantage non négligeable d’éviter d’innombrables allers-retours pour répondre aux questions des différents traducteurs en anticipant leurs interrogations, et constitue ainsi un précieux gain de temps pour nos équipes.
Si nous avons évoqué dans cet article l’intérêt du déminage dans la traduction de menus gastronomiques, il est tout à fait envisageable, et même recommandé, d’avoir recours à cette pratique dans d’autres domaines spécialisés susceptibles de nécessiter des éclaircissements. N’oubliez pas que plus vous fournirez de contexte au traducteur auquel vous confiez vos projets, plus il sera en mesure de produire un travail de qualité.